Une prise de parole oblique qui déjoue les genres et se joue des esthétiques.
Entre l’infime et l’immense, à ce minuscule point d’accroche du son entonné de biais, Isabelle Courroy révèle la fissure de l’oblique. Dans cet écart irréductible, elle nous donne à entendre un infini, discrètement à l’oeuvre.

Isabelle Courroy travaille la plasticité de son matériaux sonore à partir de l’énergie viscérale du souffle et conduit les ressources du kaval jusqu’au versant le plus actuel des musiques de création.
Instrumentiste transfuge de la flûte traversière contemporaine dont elle a suivi le parcours de concertiste, Isabelle Courroy s’est saisie d’une flûte pastorale ancestrale jouée par les bergers d’Europe orientale et d’Anatolie, appelée kaval. Elle s’est spécialisée dans le jeu de cette famille de flûtes dites obliques dont elle rassemble en un seul geste, les dimensions les plus archaïques et contemporaines.
Hors de toute posture, cette prise de parole unique, ouvre de nouvelles voies de création tant dans le domaine des œuvres que de la nouvelle facture instrumentale.


Sa discographie est saluée par les Victoires de la Musique, l’Académie Charles Cros, Diapason d’or, ffff de Télérama, Prix des discophiles, Choc du Monde de la Musique …
Sa carrière est internationale.

J’aime cette vacuité d’embouchure qui met directement en contact, par la puissance viscérale du souffle, le centre du corps qui joue avec celui du corps qui écoute.
L’instrument que je joue est tour à tour, porte voix et lance flamme
Avec L’oreille buissonnière, dont elle assume la direction artistique depuis 2011, elle initie et fédère de nombreux projets, tels Un éloge de l’oblique – solo pour kaval, bande et électronique, le Duo Caravelle avec Mireille Collignon (Viole de gambe), le Duo L’immobile voyage avec Shadi Fathi (Sétar, Dafs), le trio des Trois lignes avec Henri Tournier (Flûtes traversières) et Marine Sablonnière (Flûtes à bec), Melizma avec Lionel Romieu et Jérôme Salomon, sur les répertoires d’Anatolie et des Balkans, Acousmaphos, avec la plasticienne Martina Kramer…
Depuis 2005, Isabelle Courroy est commanditaire de pièces mixtes pour kavals et sons fixés. Les compositeurs Zad Moultaka, Michel Moglia, François Wong ont ainsi écrit huit pièces dont cinq ont été enregistrées pour la création discographique Confluence#1.2.3, (sortie 2024 chez Buda Musique) qui clôt une trilogie entamée en 2014 ayant rassemblé 40 artistes internationaux.
Membre fondateur du Quintette AKSAK en 1989, Isabelle Courroy est attachée à différents ensembles, tels la Compagnie Rassegna – Musiques de Méditerranée, dirigée par Bruno Allary, avec laquelle elle crée Il sole non si muove et Contretemps avec l’historien Patrick Boucheron.
Avec l’ensemble Canticum Novum dont elle fait partie de de 2015 à 2022, elle participe à de nombreuses créations, Festivals et tournées à l’étranger.
Elle intégre également certaines productions internationales avec Long distance (Paris)
La transmission est au cœur de sa démarche.
Crédits photos : Françoise©Gourichon – Ralph©Louzon – Muriel©Despiau
©kaval.org