Isabelle Courroy – Concertiste – Soliste – Auteure – Compositeure – Arrangeure
Parallèlement à ses études d’Histoire de l’Art et de Philosophie, Isabelle Courroy a étudié la flûte traversière auprès de Maître G. Crunelle, professeur honoraire au Conservatoire Nationale Supérieur de Paris. Elle a obtenu sa Médaille d’Or au Conservatoire National de Région de Marseille dans la classe de Jean Louis Beaumadier.
Au sein de l’Orchestre Musicatreize sous la baguette de Roland Hayrabédian, elle a la chance de suivre la direction artistique de Maurice Ohana, à l’occasion de l’enregistrement du Llanto por Ignacio Sanchez Mejias (Victoires de la musique et Choc du Monde de la Musique 1992). Cette rencontre avec le compositeur qui admirait tant le cante jondo de Garcia Lorca marquera fortement son parcours.
Instrumentiste transfuge de la flûte traversière dont elle a suivi le parcours de concertiste, Isabelle Courroy s’est saisie d’un instrument marqué par la virilité archétypale et contextuelle de ses détenteurs ; elle en a féminisé le jeu et en a fait découvrir les richesses extraordinaires à un public de plus en plus nombreux.
Sa discographie obtient les distinctions suivantes : Victoires de la Musique 1992, Diapason d’or 1992, ffff de Télérama 1996, Choc du Monde de la Musique 1996, Diapason d’Or 1996, Choc du Monde de la Musique 1998…
Flûtes emblématiques des grandes régions de Thrace et d’Anatolie, les flûtes kaval sont porteuses d’un répertoire ancestral intimement lié au rôle du berger, vu d’un point de vue tant symbolique que pragmatique. Ces instruments occupent une place centrale dans la cosmogonie païenne du monde pastoral. Q-w-l, la racine arabe du mot kaval, signifie la Parole. Cette étymologie met en lumière le pouvoir sacré de l’instrument et invite le musicien au rôle de médiateur, voire de magicien. Il est possible d’entendre dans le son kaval, l’écho du mot cavité, en résonance avec la bouche du flûtiste, la caverne d’où s’envole librement son chant.
A partir d’un coup de foudre pour le son d’une flûte roumaine écoutée sur un 33t de collectages, Isabelle Courroy est entrée dans un processus d’initiation qui l’a conduite à la découverte de toute une famille d’instruments au nom turc : kaval, dont elle privilégie la version oblique pour sa liberté d’embouchure, sa palette sonore rare et ses qualités mélismatiques. Les flûtes kaval étant alors totalement méconnues en Europe occidentale, elle entreprend de nombreux voyages qui l’amènent régulièrement en Roumanie, Bulgarie, Grèce, Macédoine et Turquie, pour rencontrer les musiciens dans leurs contextes et apprendre directement auprès d’eux. Si la tradition reste une des bases solides à laquelle elle ancre son travail, son propos est de nourrir le flux de la création qui anime toute musique vivante. Abreuvée aux sources turco-bulgares de son instrument, Isabelle Courroy croit aux fulgurances de l’improvisation. Elle initie et fédère de nombreux projets de création auxquels elle insuffle la singularité de son style, alliant rusticité et subtilité, vigueur et raffinement. Son travail sur les richesses timbrales de son instrument, lui permet de dessiner un répertoire aux larges contours. Son passage obligé par une altérité fertile lui ouvre la porte de l’intimité et féconde l’inouï de tous les possibles.
En 2019, elle rejoint le projet Albass’ma (l’empreinte en arabe) porté par l’ensemble Canticum Novum (Création au Festival d’Ambronay en septembre 2019) et lance la pré-production de l’album Confluence#2.
En 2018, elle crée Loxias-Souffles de cristal, solo sur instrument de cristal. un projet ambitieux, original et sensible, à la croisée de la musique, de la recherche, de la lutherie et des arts visuels.
Pour cette création en collaboration avec le verrier scientifique Ludovic Petit et le vidéaste Ralph Louzon, elle passe commande d’œuvres mixtes pour kaval et sons fixés aaux compositeurs : Zad Moultaka, FMichel Mogila et François Wong.
Avec l’ensemble Canticum Novum elle fait une tournée au Japon pour La route de la soie (Tokyo et Nara).
Elle est invitée par la Cie Rassegna pour la création Contretemps avec Bruno Allary et l’historien Patrick Boucheron. Théâtre de la Criée – Marseille et Maison de la poésie -Paris.
En 2017, elle participe à la création EMZARA de l’ensemble Canticum Novum (St Etienne) et crée l’ensemble à géométrie variable MELIZMA.
Sortie du 7e album du groupe AKSAK : Les artisans du temps.
…Débordante de vitalité, subtilement mélancolique, la musique du septième album d’AKSAK chahute magistralement les catégories… Michael Dian
L’Académie Charles Cros album salue Il sole non si muove avec la Cie Rassegna (Buda Musique) au dernier Babel Med.
En 2016, elle crée Ciné Concert JASMINE- Musiques à modeler, avec Mireille Collignon, viole de gambe et Philippe Franceschi, voix- clarinette.
Elle crée le Ciné Concert Grass – A nation’s battle for life. (M.C.Cooper et E.B Schoedsack (1925) en compagnie de Shadi Fathi
Elle enregistre l’album Il sole non si muove avec la Cie Rassegna au Théâtre Durance (MCE Production
En 2015, aux côtés de Shadi Fathi, elle invite le percussionniste franco-libanais Wassim Halal, à rejoindre le projet L’immobile voyage, qui poursuit sa route avec les deux formes en duo et trio.
Elle intègre la distribution TOPKAPI- Musiques à la cour de Solyman le Magnifique de l’ensemble Canticum Novum
Elle est invitée à nouveau par la cie Rassegna (MCE-productions), pour la création Il sole non si muove imaginée par Bruno Allary aux côtés de Mireille Collignon- viole de gambe.Musique intranquille et voyageuse du XVIe siècle, ainsi la qualifie l’historien Patrick Boucheron qui a préfacé l’album.
Au sein du groupe Aksak, elle crée Mieterrano, opéra de Philippe Franceschi pour chœur d’enfant et orchestre amateur sur les textes européens de Frédéric Mistral. Livret Didier Maurell. Cette création a fait l’objet d’un DVD.
En 2014, Isabelle Courroy signe Confluence#1, album de compositions personnelles invitant tour à tour des musiciens de France, Bulgarie, Grèce, Maroc, Algérie, Tunisie et d’Iran. Edité chez Buda Musique et distribué par Socadisc, l’album est soutenu par la Région PACA et se voit décerné Coup de cœur de l’Académie Charles Cros et Bravo!!! de Trad Magazine.
La même année, Isabelle Courroy rejoint l’Ensemble Multitudes pour la création Il sole non se muove, sous la direction artistique de Bruno Allary invitant Mireille Collignon – viole de gambe, Carina Salvado, Carine Lotta, Sylvie Paz, voix, Fouad Didi, oud, et Philippe Guiraud, basse électrique.
Zad Moultaka compose Zaïb Rouwakou, pièce pour kaval et sons fixés à son intention.
Elle intégre l’ensemble Canticum Novum (St Etienne) pour la création Aashenayi (Rencontres en persan)
En 2013, sollicitée par Les Films du Tambour de soie elle compose la BO du film Jasmine, du réalisateur Alain Ughetto. Producteur Alexandre Cornu – Nominations Annecy 2013, European Film Awards 2013 et IT’S ALL TRUE Prix du meilleur documentaire long métrage international du 19e Festival International du Film Documentaire de Sao Paulo/Rio de Janeiro, Bresil.
Pour le projet Le Monde est chez nous, Marseille Provence, Capitale européenne de la Culture 2013 passe commande de création au tandem qu’elle forme avec la chorégraphe bulgare Maya Mihneva. Cette création TovaE rassemblant une quarantaine de musiciens et danseurs est donnée au Vélo Théâtre d’Apt, à Aubagne, au Théâtre Jean le Bleu de Manosque et au Palais des congrès de Digne les Bains.
En 2012, elle crée « L’immobile voyage » en compagnie de la musicienne iranienne, Shadi Fathi (Sétar, daf, zarb), Ce répertoire de compositions originales et arrangements personnels est actuelemment toujours en tournée : Festival Suds‘Arles, De bouche à oreilles de Parthenay, Joutes de Correns, Aux heures d’été de Nantes …
Avec l’Ensemble Multitudes et aux côtés du conteur Jihad Darwish et du oudiste Khaled Ben Yahia, elle intègre la création, Nassîm ou les Quatre Vents.
Flûtiste de ZAMAM FABRIQ créé en 2009, programmé à la Fiesta des Suds en 2011 et à Babel Med en 2010, et toujours en action (tournée au Caire en Juillet 2014). Ce quintette a été rassemblé par Bruno Allary autour du beat boxeur Tico, Nicolas Giemza du collectif Underkontrol et du chanteur soufi de Haute Egypte Cheik Zein Mahmoud, en compagnie de Philippe Guiraud, basse électrique.
En 2007, Carte blanche lui est donnée par la Ville d’Apt. Elle invite le joueur de kaval Sinan Celik (Turquie), et le joueur de Ney Harris Lambrakis (Grèce), ainsi que le musicologue Sami Sadak (Master classes, conférences, concerts).
Dans le cadre du projet L’églantine et la rose, elle invite Djamchid Chemirani : Zarb, pour une commande au compositeur libanais Zad Moultaka : Vent III, Le vent souffle où il veut, pièce avec sons fixés (Création Fondation Royaumont 2007).
En 2006, elle assure la direction artistique des Conjugaisons, un temps musical pour la création, rassemblant Djamchid Chemirani, Mahmut Demir, Maria Simoglu, le quintette Oneira, l’ethnomusicologue Marie Barbara Le Gonidec, le luthier Riccardo Von Vitorrelli, pour une série de concerts, conférences et résidence de création en Pays d’Apt.
Entre 1996 et 1998, aux côtés de Keyvan Chemirani, elle accompagne Françoise Atlan pour les réalisations discographiques Noches et La rose et le jasmin. (CHOC du Monde de la Musique, Diapason d’Or et ffff de Télérama).
Depuis 1989, en compagnie de Philippe Franceschi, Patrice Gabet, Christiane Ildevert et Lionel Romieu du groupe AKSAK – musiques créatives des Balkans. A leur actif, six albums : De l’Europe Centrale à la Méditerranée Orientale, Les oiseaux migrateurs, Florina, Noëls des Balkans avec Bijan Chemirani et Erika Taznady, L’Oreille du voyageur, Portraits.
Faisant partie intégrante de son métier, la création et la composition ainsi que la transmission occupent une place centrale dans le parcours d’Isabelle Courroy. Elle compose pour la scène et aussi pour le Théâtre (Vélo-Théâtre), la danse contemporaine (Cie La Zampa). Elle est invitée également pour des performances d’improvisation (avec le groupe F – Créations pyrotechniques) et pour le Festival de Poésie de Séte.
Souvent sollicitée comme pédagogue, (CNFPT, Conservatoires de Strasbourg, Nancy, Digne Manosque, C.R.I du Pays d’Apt, Festival des Suds Arles, Le Tapis Vert), Isabelle Courroy se sert de sa double culture à la fois traditionnelle et savante pour créer des passerelles entre les genres musicaux et les méthodes de transmission.
Elle se produit tant en France qu’à l’étranger: Yémen, Egypte, Turquie, Algérie, Maroc, Espagne, Portugal, Sardaigne, Italie, Croatie, Grèce, Albanie, Serbie, Tchéquie, Hongrie, Suisse, Belgique, Luxembourg, Allemagne, Danemark, Pologne, Russie, Japon…